Pour le dernier match de la saison, les Guerrières se sont imposées face à Roche Vendée dans un Palacium comble et ému. L’ESBVA-LM a connu une saison rocambolesque marquée par le départ du coach historique du club, Rachid Meziane. Les Guerrières sont passées d’une série de 11 défaites consécutives à un titre européen en 6 mois, tout en devant assurer le maintien en Boulangère WonderLigue. 

Article publié sur lesolympistes.fr le 14 mai

Des playdowns maîtrisés

Après avoir manqué la qualification en playoffs, l’ESBVA a dû jouer les playdowns qui est un mini-championnat en matches aller-retour des équipes classées de 9 à 12 à l’issue de la saison régulière. Les résultats acquis entre ces équipes lors de la saison régulière sont conservés pour établir le classement. Villeneuve n’avait ainsi qu’un seul match (sur 6) à gagner pour assurer le maintien en Boulangère WonderLigue. Ce fut le cas dès la première rencontre avec une large victoire à Chartres, qui sont, elles, reléguées en LF2.

Maxime Bézin a dû composer avec des départs prématurés. Haley Peters, Carla Leite et Shavonte Zellous n’ont disputé que le premier match avant de s’envoler pour les Etats-Unis où elles ont rejoint leurs franchises WNBA respectives. Peters et Zellous rejoignent d’ailleurs leur ancien coach Rachid Meziane qui a pris la tête du Connecticut Sun. Son successeur Maxime Bézin suit ça de près : « Je suis resté en contact avec Carla, Haley, Shavonte et j’ai échangé aujourd’hui avec Rachid par message pour savoir comment il appréhende les choses. » 

Hier soir, face à Roche Vendée, les Guerrières ont assuré l’essentiel devant le public villeneuvois, dans un match assez décousu. Rencontre surtout teintée d’émotion avec l’annonce du départ de beaucoup de joueuses dont la capitaine Caroline Hériaud et l’assistant coach historique de Villeneuve, Antonio de Barros. 

Au revoir Capitaine Hériaud

Désireuse d’une expérience à l’etranger, Caroline Hériaud quitte Villeneuve-d’Ascq après 4 saisons au club et 167 matchs avec les couleurs rouges et blanches sur le dos. « C’est un mélange d’émotions. Énormément de fierté du parcours, de reconnaissance pour ceux qui étaient dans cette aventure avec moi. C’est un deuxième chez-moi ici donc un peu de tristesse. Ce soir, je voulais apporter ma pierre à l’édifice et apporter une dernière victoire à cette salle magnifique qu’est le Palacium. L’ambiance va beaucoup me manquer. J’ai trouvé une deuxième famille ici. »

Hier soir, elle réalise son meilleur match de la saison avec 15 points à 4/7 à 3 points. Vainqueure du championnat de France, finaliste d’Euroleague et vainqueure de l’EuroCup, Hériaud quitte le Nord avec des bagages remplis de trophée. Coach Bézin a d’ailleurs pris un temps-mort en toute fin de match pour offrir une minute d’ovation à sa joueuse. Il témoigne : « C’est émouvant de ressentir cet amour que les gens ont pour elle, la reconnaissance qu’ils ont par rapport à la sueur qu’elle a laissé sur ce maillot des Guerrières. » 

Du temps de jeu pour les jeunes

Durant ces playdowns, le coach des Guerrières a offert du temps de jeu à des jeunes joueuses du centre de formation de Villeneuve-d’Ascq. Une expérience en or pour Rose Boisnel : « Je m’entraine depuis cet été avec le groupe pro. ça m’a vraiment fait grandir et je trouve que ça m’aide à passer des étapes importantes. » Dans le groupe pour certains déplacements, les jeunes vivent l’expérience d’une joueuse professionnelle : « C’est un peu stressant parce que tu pars deux jours, mais les coéquipières savent nous intégrer. »

Chloé Pinel a participé à son premier déplacement la semaine passée à Landerneau : « Par rapport au groupe espoir, c’est un autre niveau. C’est vraiment bénéfique pour nous en tant que joueuses. Il y a une très bonne ambiance, les pro sont super gentilles avec nous. »

Renouvellement quasi complet de l’effectif

A la fin il n’en restera qu’une, c’est effectivement le cas pour l’ESBVA-LM cette saison qui va repartir sur des bases toutes nouvelles. Seule Marie Eve-Paget sera encore dans l’effectif nordiste la saison prochaine aux côtés de Bézin qui aura du recrutement à faire. 

Pragmatique, le coach français sait que du travail l’attend : « Je ne peux pas anticiper ce qui va se passer, mon job est de trouver la meilleure alchimie possible, trouver des joueuses qui correspondent à l’ADN des Guerrières. Cela se fera petit à petit. C’est comme ça, il va y avoir beaucoup de renouvellement dans les effectifs à l’avenir, c’est un éternel recommencement. » 

© – Antonin Lefebvre

Eliott Caillot pour lesolympistes.fr