Lors de la victoire des Spurs face aux Pacers, c’était l’occasion pour nous d’interroger coachs et joueurs sur Victor Wembanyama.
Article publié sur The Playoffs France le 16 octobre
Avant la rencontre, nous avons parlé avec le coach des Spurs, Mitch Johnson, des progrès réalisés par Victor Wembanyama : “Il est encore un peu tôt pour le dire avec certitude à cause de sa blessure, mais Victor a clairement beaucoup travaillé sur sa force physique. Cela se voit dans son approche du jeu et dans la manière dont il cherche à imposer son rythme”.
Selon le coach de 38 ans, l’un des défis majeurs pour le Français va être sa capacité à encaisser et à répondre à la dimension physique du jeu NBA : “Les adversaires essaient souvent de le bousculer, de le sortir de ses positions. Désormais, il commence à être capable d’imposer lui-même ce contact, à être dans l’action plutôt que dans la réaction. C’est un pas important pour lui.”
Johnson souligne également la maturité croissante de Wembanyama, si jeune mais déjà l’un des joueurs les plus anciens du vestiaire : “Je pense qu’il va devenir de plus en plus vocal. Il a déjà montré qu’il pouvait guider les autres, et avec l’expérience, ce leadership ne fera que s’affirmer”
Il faut remonter à la saison 2021-2022 à l’ASVEL pour retrouver un intérieur de plus de 2m15 avec qui Victor Wembanyama a partagé la raquette, il s’agissait de Youssoupha Fall. Wemby n’était, à l’époque, pas du tout le même joueur que celui qui domine actuellement les parquets de la NBA. À l’intersaison, Luke Kornet (2m18, 113kg) est arrivé à San Antonio. Une première “vraie” association avec un pivot de grande taille pour Vic. Mitch Johnson est optimiste sur leur association : “C’est un tandem auquel on croit beaucoup. Ils n’ont pas encore passé énormément de temps ensemble sur le parquet, mais les premiers essais sont prometteurs”. Rick Carlisle, coach des Pacers, en parlait également : “Ils ont eu quelques séquences où lui et Kornet ont joué ensemble. Donc, si cela se produit, il faudra être rapide”.
Après la rencontre, on a aussi demandé au coach des Spurs ce qu’il pensait des séquences où Wemby agit comme un meneur de jeu en transition : “Quand il a la balle, que ce soit en transition ou en demi-terrain, il attire tellement d’attention qu’il ouvre le jeu pour ses coéquipiers. Quand il reste solide techniquement, il est capable de générer de très bons tirs pour les autres. Il fait des choses incroyables. C’est vraiment unique”.
Du côté de ses coéquipiers, le discours est unanime. Stephon Castle a débuté sa présaison 2025 face aux Pacers ce lundi soir et a donc retrouvé son compère de la Zone 51 (leurs numéros de maillot) : “On s’est entraînés ensemble tout l’été, donc c’est cool de retrouver le terrain ensemble. Il s’est beaucoup renforcé physiquement, son QI basket a encore augmenté. Il est devenu un passeur plus volontaire. Avec sa taille, il voit tout au-dessus de la défense, il fait vivre la balle et il peut trouver ses propres tirs.”
Le rookie Dylan Harper, deuxième pick de la Draft 2025, partage le même enthousiasme : “Franchement, jouer avec Victor, c’est difficile à décrire. L’an dernier, je jouais avec des bons pivots, mais là, c’est un joueur de 2m26 qui sait tout faire. La moitié du temps, il joue comme un meneur ! L’attention qu’il attire facilite la vie de toute l’équipe”.
Pascal Siakam, le champion NBA 2019, a livré un bel hommage au Français et en français cette fois : “Il a tout : la taille, le talent, le sens du jeu. Il peut aller aussi loin qu’il le veut. C’est incroyable de voir ce qu’il fait déjà. Maintenant, tout dépend de lui. C’est difficile de juger sur un match de présaison, mais il a fait un bon match”.
Rick Carlisle, entraîneur des Indiana Pacers, n’a pas tari d’éloges à l’égard du tricolore : “Je n’ai jamais vu un joueur avec un si grand impact des deux côtés du terrain. Il peut contrer un tir sans même sauter, c’est hallucinant. On le regarde avec incrédulité pendant qu’il fait tout ce qu’il fait. Et en attaque, il manie la balle, fait le « Shamgod », il a tout d’un joueur extérieur”.
Carlisle a aussi plaisanté sur les nouveautés de la off-season du first pick 2023 : “Apparemment, il fait maintenant du kung-fu, il lit tout le temps, et on dit qu’il a encore grandi ! On le liste à 2m26 désormais… Humainement, c’est une personne fascinante.”
Face aux Pacers, Victor Wembanyama a terminé à 27 points (9/13 au tir), 11 rebonds, 4 passes décisives, 3 interceptions, 1 contre et 7 pertes de balles. En analysant la défense d’Indiana, Carlisle reconnaît : “Honnêtement, ce n’était pas très bon. Je suis juste content de ne l’affronter que deux fois cette saison, enfin, quatre cette année avec la pré-saison. Mais c’est une excellente expérience pour nos intérieurs de découvrir un joueur d’un genre différent, un joueur unique. Ce type est incroyable, ce qu’il est capable de faire. Victor est un vrai défi”.
« J’ai envie de le retrouver en Finales NBA » – Rick Carlisle sur Victor Wembanyama
Propos recueillis au Gainbridge Fieldhouse d’Indianapolis, par Eliott Caillot
Crédit Photo : Trevor Ruszkowski-Imagn Images
