Le jeune intérieur des Hawks, Mouhamed Gueye, se fait sa place en NBA après une trajectoire peu commune. J’ai eu l’occasion de m’entrenir avec lui lors de son passage à Indianapolis.
Pour ceux qui ne le savent pas, tu as commencé le basket assez tard après avoir débuté par le football au Sénégal. Peux-tu nous raconter comment s’est faite cette transition jusqu’à la NBA ?
Au Sénégal, tout le monde joue au football et je viens d’une famille de sportifs où mon grand-père et mon frère jouaient déjà au basket. De mon côté, je me prenais pour Messi ou Ronaldo, mais j’ai grandi d’un coup et j’ai commencé le basket à 15 ans. Deux ans après mes débuts, j’étais déjà à Napa en Californie, puis je suis parti en « college » avant d’arriver ici aujourd’hui.
Sur quels aspects de ton jeu as-tu particulièrement travaillé durant l’été ?
J’ai essayé de travailler sur tout pour devenir un meilleur tireur et prendre de meilleures décisions sur le terrain. Comme nous avons beaucoup de créateurs (playmakers) dans l’équipe, l’objectif est simplement de savoir bien jouer avec les autres.
Tu es considéré comme un expert du rebond avec une énorme envergure. Quel est ton secret magique pour toujours bien te placer ?
Le secret se trouve à l’entraînement car nous avons beaucoup de grands gabarits comme Porzingis, la licorne. C’est là-bas que l’on tente des choses en match ; par exemple, je me confronte à Zaccharie Risacher à l’entraînement et c’est ce travail quotidien qui me permet de progresser.
On sent une forte présence francophone dans l’équipe. Est-ce que vous organisez des sorties ensemble ?
On organise parfois des dîners rapides et on joue à FIFA, même si Zaccharie me fuit sur le jeu depuis deux ans.
Il y aussi Eli Ndiaye, un Sénégalais qui est arrivé cette année. C’est une fierté pour vous je suppose ?
Eli joue pour l’Espagne mais c’est un Sénégalais, on est proche. J’espère qu’il va jouer pour le Sénégal l’été prochain. Je parle avec lui pour ça. Ça fait plaisir d’avoir un autre francophone. Entre Eli, Dante qui vient du Mali et les autres, la moitié de l’équipe parle français ; je pense que d’ici deux mois, tout le monde pourra parler français ici !
Tu as défendu sur Pascal Siakam aujourd’hui et vous avez une histoire similaire puisque vous avez tous les deux commencé le basket tard. Est-ce un modèle pour toi ?
Bien sûr, Pascal est un exemple pour moi précisément parce qu’il a commencé tard. Il a réussi à progresser chaque année pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui, et c’est une véritable source d’inspiration.
Interview réalisée au Gainbridge Fieldhouse d’Indianapolis, par Eliott Caillot
Crédit Photo : Dale Zanine-Imagn Images
