Interview Doc Rivers : « Nous sommes absolument en retard sur la formation aux États-Unis »

De passage à Indianapolis, l’actuel entraîneur des Bucks et figure historique de la ligue, Doc Rivers, s’est confié sur l’évolution du basket mondial. Interrogé sur l’omniprésence des talents internationaux qui dominent désormais la NBA, le technicien américain livre un regard sans concession sur les lacunes du système de formation aux États-Unis face à l’école européenne.

Doc, selon votre expérience, pensez-vous que les programmes de formation à l’étranger sont plus performants que le système américain ?

Je préfère leurs programmes de formation aux nôtres. Le programme AAU aux États-Unis est intéressant, mais il ne semble pas réellement enseigner comment jouer au basket ; il apprend surtout aux jeunes qu’ils peuvent enchaîner un grand nombre de matchs.

Quelles sont les différences majeures dans l’apprentissage des fondamentaux que vous avez remarquées en Europe ?

Des joueurs comme Luka Dončić ou le « Joker » (Nikola Jokić) expliquaient qu’au début de leur formation, ils n’avaient pas le droit de jouer de « pick and roll ». Tout leur apprentissage devait reposer exclusivement sur le mouvement et le jeu de passes. C’est un aspect sur lequel nous sommes absolument en retard aux États-Unis, même si je pense que c’est un problème que nous pouvons corriger assez rapidement.

Observez-vous plus de joueurs internationaux aujourd’hui qu’il y a dix ou quinze ans ?

Absolument, cela n’a plus rien à voir car notre budget pour le scouting international a triplé par rapport à cette époque. Je me souviens d’une période où nous avions dû organiser un voyage en Union Soviétique car nous nous intéressions à Sasha Volkov ; toute l’équipe s’y était rendue. Lui et Marciulionis ont été parmi les premiers joueurs russes à attirer cette attention, mais aujourd’hui, ce genre de déplacement groupé n’est plus du tout nécessaire pour suivre les talents mondiaux.

Interview réalisée au Gainbridge Fieldhouse d’Indianapolis, par Eliott Caillot
Crédit Photo : Jesse Johnson-Imagn Images

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